Croatie: les Nations unies s’inquiètent du sort des minorités

B92
Traduit par Jacqueline Dérens
Mise en ligne : dimanche 12 avril 2015
La Croatie ne protège pas assez ses minorités, en particulier les Rroms et les Serbes, qui sont victimes de discriminations culturelles et policières. Telles sont les conclusions du Comité pour les droits de l’Homme des Nations unies, qui demande à Zagreb de prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer la situation.

Le Comité pour les droits de l’Homme des Nations unies (CCPR) demande instamment à la Croatie de s’assurer de la possibilité pour les minorités d’utiliser leur langue et leur alphabet, en particulier dans la ville de Vukovar, récent théâtre de violentes manifestations contre l’utilisation de l’alphabet cyrillique dans les lieux publics.

Le rapport précise que « la Croatie devrait prendre des mesures supplémentaires pour la promotion de la tolérance interethnique et veiller à la pleine et entière application du droit des minorités à utiliser leurs langues, dans le respect de la Constitution, en particulier l’utilisation de l’alphabet cyrillique dans la ville de Vukovar et dans les municipalités concernées ».

Le Comité a aussi exprimé son inquiétude à propos « des contrôles d’identité au faciès, qui visent essentiellement la population rrom, et de la trop grande fréquence des interpellations, alors qu’il n’existe aucune suspicion de contravention à la loi ».

Le CCPR réitère sa préoccupation concernant « des attaques racistes contre des membres de minorités ethniques, en particulier contre des Rroms et des Serbes ». Le rapport note aussi « le manque d’enquêtes et de poursuites devant les tribunaux, ainsi que le manque d’indemnités adéquates pour les victimes de comportements racistes. Il recommande « une formation spécifique des personnels de police pour la promotion du respect des droits humains et de la tolérance de la diversité ethnique ».

Le CCPR se félicite « de ce qui a été fait dans le domaine de la comparution devant les tribunaux pour crimes de guerres, mais regrette la lenteur des enquêtes ». Le rapport pointe néanmoins du doigt la sélectivité des cas, qui visent les Serbes de manière disproportionnée.

Le comité exprime enfin sa préoccupation devant « les difficultés que rencontrent ceux qui essaient d’obtenir des indemnités pour les violations des droits humains, en particulier en ce qui concerne les crimes de guerre ».