Slovaquie: les Roms se familiarisent avec l’euro

Slovaquie: les Roms se familiarisent avec l’euro
Par Jaroslav Blaha (source: Pravda)
regard-est

Bratislava a lancé une grande campagne d’information à propos de l’introduction prochaine, le 1er janvier 2009, de l’euro en Slovaquie; grande nouveauté, cette campagne s’adresse également à la population des Tsiganes-rom.

Un CD en romani (dans le dialecte sans doute le plus parlé par cette minorité slovaque forte de plus de 400.000 personnes) a été enregistré par la pop-star Vierka Berkyova et le rappeur El Suvereno. 20.000 exemplaires de ce disque seront distribués gratuitement. Par ailleurs, la troupe du théâtre Romathan fait une tournée des «colonies», avec une pièce didactique.

Le maire du quartier rom de Kosice, métropole de l’est de la Slovaquie, juge cette initiative formidable car les gens comprennent la musique et le théâtre, notamment les personnes les plus âgées et donc les moins bien préparées à maîtriser leur budget en euros. Dans les textes chantés, le message est clair: «Au réveil du Nouvel an, c’est en euro que tu paieras dans presque toute l’Europe… La couronne se meurt, mais l’euro frappe à la porte… Schillings, francs, lires, pesetas ou marks, qui se souvient encore de ces vieilleries?», scande El Suvereno. Les titres sont éducatifs, rappelant quelque peu ceux des chansons propagandistes des années 1950: «L’euro arrive!»; «L’euro, c’est notre devise!»; «Nous achetons en euros». Un croissant imprimé sur la pochette du CD affiche son prix en euros et en couronnes.

Dans leur comédie, les acteurs de Romathan jouent des scénettes du quotidien: ainsi, une femme qui avait prêté 1.000 couronnes à sa voisine reçoit 33 euros en remboursement. Elle se plaint de ne pouvoir rien acheter avec si peu d’argent. Ses proches, forts de leur expérience de travail à l’étranger, lui expliquent alors que le pain et le lait ne coûtent que 60 centimes d’euro et que les 33 euros suffisent amplement… Tout le monde se met à danser, à chanter et à rire, concluant que l’on ne vivra pas si mal avec l’euro.

Les autorités n’ont plus maintenant qu’à persuader les commerçants de ne pas tricher: l’inspection de l’Office de la répression des fraudes, qui a effectué récemment des contrôles préliminaires du double affichage des prix, a constaté une forte proportion de non respect de la conversion en euros.

Dépêche publiée le 13/10/2008