"Crimée: Saint-Pétersbourg mobilisée pour l’approvisionnement énergétique de la péninsule?", Céline Bayou
Crimée: Saint-Pétersbourg mobilisée pour l’approvisionnement énergétique de la péninsule?
Par Céline Bayou (sources: Delovoï Peterbourg, Investkafe, AFP, Leblogfinance, Le Monde)
L’enjeu de l’approvisionnement en eau et en énergie de la Crimée prend actuellement toute son ampleur. Jusqu’à maintenant, l’approvisionnement énergétique de la Crimée dépendait en totalité de l’Ukraine. En 2013, 80,44% de l’énergie électrique consommée dans la péninsule a été acheminée par l’entreprise Krymenergo (détenue par l’oligarque Rinat Akhmetov) et 19% par Sevastopolenergo (détenue par Alexandre Babakov). Alors que la privatisation des sociétés énergétiques de la péninsule est en cours, les autorités russes sont en train d’évaluer le montant de cet approvisionnement dont la Russie va désormais avoir la charge et que le ministre russe du Développement économique vient d’évaluer très approximativement à plusieurs dizaines de milliards de roubles...
Selon les estimations des experts, la péninsule a besoin annuellement de 1,5 Gigawatt par an. Quatre centrales électriques (Kamych-Bourouskaïa, Simferopol, Sébastopol et «Sakskie teplovye seti») fournissent 200 Mégawatts par an, le reste vient d’Ukraine. Diverses solutions sont actuellement étudiées pour approvisionner rapidement la péninsule, parmi lesquelles un acheminement par voie maritime et le déplacement des centrales thermoélectriques installées à Sotchi à l’occasion des Jeux olympiques. Dès avant le référendum du 16 mars, 900 générateurs et stations mobiles de turbines à gaz, d’une capacité de 200 Mégawatts, auraient été transférés depuis Sotchi.
Il se pourrait que la région Nord-Ouest de la Russie soit mise à contribution. C’est du moins le sens des déclarations récentes du gouverneur de Saint-Pétersbourg, Guéorgui Poltavtchenko, qui vient de rencontrer son homologue de Sébastopol, Alexeï Tchalyi. Publiques ou privées, les entreprises pétersbourgeoises sont restées circonspectes après cette avancée, attendant des éclaircissements quant au financement de ce «soutien» et à l’implication du budget russe dans ce montage. «Pétersbourg pourrait être d’un apport considérable pour aider à la création d’infrastructures énergétiques nouvelles, déconnectées du continent. Certains équipements en Crimée nécessitent une mise à niveau. Les besoins en équipements neufs sont importants. Or l’industrie pétersbourgeoise est en mesure de fournir tout cela. Des entreprises comme Silovye Machiny, Svetlana, Svezda, qui produisent des moteurs, d’autres usines encore ou entreprises publiques peuvent venir en aide», a confirmé Iouri Gatchine, président de la Commission à l’industrie de l’Assemblée législative de Saint-Pétersbourg.
Pourtant, l’enthousiasme semble bien moindre du côté des entreprises publiques. Les responsables répètent une seule et même chose, généralement de manière anonyme : le travail suffit largement à Pétersbourg. Alors pourquoi ne pas fournir quelques conseils à la Crimée, intervenir en tant que consultants, mais de là à s’impliquer plus fortement… Seule l’entreprise Vodokanal a immédiatement répondu à l’appel du gouverneur de Pétersbourg, se proposant si nécessaire d’intervenir pour aider à l’amélioration des systèmes de distribution d’eau et du réseau de canalisations. D’autres sociétés, comme Silovye Machiny ou Svetlana, se sont refusé à tout commentaire. Du côté de Svezda ou de Kirovskii Zavod, on estime qu’on pourrait intervenir, dès lors que le cahier des charges sera précisé.
L’enjeu de l’approvisionnement en eau et en énergie de la Crimée prend actuellement toute son ampleur. Jusqu’à maintenant, l’approvisionnement énergétique de la Crimée dépendait en totalité de l’Ukraine. En 2013, 80,44% de l’énergie électrique consommée dans la péninsule a été acheminée par l’entreprise Krymenergo (détenue par l’oligarque Rinat Akhmetov) et 19% par Sevastopolenergo (détenue par Alexandre Babakov). Alors que la privatisation des sociétés énergétiques de la péninsule est en cours, les autorités russes sont en train d’évaluer le montant de cet approvisionnement dont la Russie va désormais avoir la charge et que le ministre russe du Développement économique vient d’évaluer très approximativement à plusieurs dizaines de milliards de roubles...
Selon les estimations des experts, la péninsule a besoin annuellement de 1,5 Gigawatt par an. Quatre centrales électriques (Kamych-Bourouskaïa, Simferopol, Sébastopol et «Sakskie teplovye seti») fournissent 200 Mégawatts par an, le reste vient d’Ukraine. Diverses solutions sont actuellement étudiées pour approvisionner rapidement la péninsule, parmi lesquelles un acheminement par voie maritime et le déplacement des centrales thermoélectriques installées à Sotchi à l’occasion des Jeux olympiques. Dès avant le référendum du 16 mars, 900 générateurs et stations mobiles de turbines à gaz, d’une capacité de 200 Mégawatts, auraient été transférés depuis Sotchi.
Il se pourrait que la région Nord-Ouest de la Russie soit mise à contribution. C’est du moins le sens des déclarations récentes du gouverneur de Saint-Pétersbourg, Guéorgui Poltavtchenko, qui vient de rencontrer son homologue de Sébastopol, Alexeï Tchalyi. Publiques ou privées, les entreprises pétersbourgeoises sont restées circonspectes après cette avancée, attendant des éclaircissements quant au financement de ce «soutien» et à l’implication du budget russe dans ce montage. «Pétersbourg pourrait être d’un apport considérable pour aider à la création d’infrastructures énergétiques nouvelles, déconnectées du continent. Certains équipements en Crimée nécessitent une mise à niveau. Les besoins en équipements neufs sont importants. Or l’industrie pétersbourgeoise est en mesure de fournir tout cela. Des entreprises comme Silovye Machiny, Svetlana, Svezda, qui produisent des moteurs, d’autres usines encore ou entreprises publiques peuvent venir en aide», a confirmé Iouri Gatchine, président de la Commission à l’industrie de l’Assemblée législative de Saint-Pétersbourg.
Pourtant, l’enthousiasme semble bien moindre du côté des entreprises publiques. Les responsables répètent une seule et même chose, généralement de manière anonyme : le travail suffit largement à Pétersbourg. Alors pourquoi ne pas fournir quelques conseils à la Crimée, intervenir en tant que consultants, mais de là à s’impliquer plus fortement… Seule l’entreprise Vodokanal a immédiatement répondu à l’appel du gouverneur de Pétersbourg, se proposant si nécessaire d’intervenir pour aider à l’amélioration des systèmes de distribution d’eau et du réseau de canalisations. D’autres sociétés, comme Silovye Machiny ou Svetlana, se sont refusé à tout commentaire. Du côté de Svezda ou de Kirovskii Zavod, on estime qu’on pourrait intervenir, dès lors que le cahier des charges sera précisé.
Dépêche publiée le 23/03/2014