Serbie: Le ministre de l’Économie claque la porte
Serbie: Le ministre de l’Économie claque la porte
Par Daniela Heimerl (sources: Balkan Insight, Süddeutsche Zeitung)
Le 30 janvier 2014, Saša Radulović a démissionné de son poste de ministre de l’Économie, fonction qu’il détenait depuis le 2 septembre 2013. En effet, cinq mois seulement après sa nomination, ce diplômé de la Faculté de génie électrique de l’Université de Sarajevo, qui a intégré le deuxième gouvernement d’Ivica Dačić à l’occasion d’un remaniement gouvernemental, s’en va avec pertes et fracas. Ce départ semble moins motivé par la tâche titanesque que représente la mise en place de réformes économiques en Serbie que par le manque de soutien du gouvernement d’Ivica Dačić et du vice-Premier ministre Aleksandar Vučić. Ce dernier et son parti, le Parti serbe du progrès (SNS), avaient pourtant eux-mêmes fait appel à S.Radulović qui était rentré en Serbie en 2005 après avoir travaillé en Allemagne, au Canada et aux États-Unis.
Avant de prêter sermon en septembre 2013, S.Radulović avait soumis au vice-Premier ministre un programme politique détaillé. Celui-ci comprenait des réformes fiscale et bancaire, de nouvelles lois sur le travail et sur la construction, ainsi que de nouvelles mesures en matière de privatisation et de faillite. L’objectif du ministre sans étiquette était l’adoption avant décembre 2013 de quatre lois relatives à la restructuration de l’économie du pays. Mais une opposition massive à cette politique s’est formée non seulement au sein des syndicats et du Parti socialiste serbe (SPS) du Premier ministre mais également rapidement au sein du SNS. L’ensemble du gouvernement s’est donc montré récalcitrant, dès lors qu’il s’agissait de s’attaquer à limiter le déficit des finances publiques, à assainir les entreprises publiques, à rendre le marché du travail plus souple et à mettre un terme aux privilèges des différentes clientèles politiques, notamment à la pratique d'achat des voix électorales contre un emploi dans l’administration ou dans les entreprises d’État. Il s’est d'ailleurs avéré début octobre 2013 que le ministre des Finances Lazar Kristić n’était pas en mesure de donner le nombre exact de fonctionnaires en poste. Fin janvier 2014, il chiffrait à 781.000 fonctionnaires et salariés assimilés le nombre de personnes employés par l’État, un chiffre énorme car les experts estiment à 1,7 millions les personnes actives dans le pays. Et il semble qu’il s’agit là encore d’une sous-estimation…
Le 20 janvier 2014, c'est-à-dire la veille du début des négociations d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, I.Dačić et A.Vučić ont annulé les projets de lois relatifs à la privatisation, à la faillite et au travail, que le gouvernement avait pourtant approuvés le 30 décembre. Quelques jours plus tard, le 29 janvier 2014, le président serbe Tomislav Nikolić a convoqué des élections législatives anticipées pour le 16 mars, à la demande du Parti serbe du Progrès (SNS).
Le 30 janvier 2014, Saša Radulović a démissionné de son poste de ministre de l’Économie, fonction qu’il détenait depuis le 2 septembre 2013. En effet, cinq mois seulement après sa nomination, ce diplômé de la Faculté de génie électrique de l’Université de Sarajevo, qui a intégré le deuxième gouvernement d’Ivica Dačić à l’occasion d’un remaniement gouvernemental, s’en va avec pertes et fracas. Ce départ semble moins motivé par la tâche titanesque que représente la mise en place de réformes économiques en Serbie que par le manque de soutien du gouvernement d’Ivica Dačić et du vice-Premier ministre Aleksandar Vučić. Ce dernier et son parti, le Parti serbe du progrès (SNS), avaient pourtant eux-mêmes fait appel à S.Radulović qui était rentré en Serbie en 2005 après avoir travaillé en Allemagne, au Canada et aux États-Unis.
Avant de prêter sermon en septembre 2013, S.Radulović avait soumis au vice-Premier ministre un programme politique détaillé. Celui-ci comprenait des réformes fiscale et bancaire, de nouvelles lois sur le travail et sur la construction, ainsi que de nouvelles mesures en matière de privatisation et de faillite. L’objectif du ministre sans étiquette était l’adoption avant décembre 2013 de quatre lois relatives à la restructuration de l’économie du pays. Mais une opposition massive à cette politique s’est formée non seulement au sein des syndicats et du Parti socialiste serbe (SPS) du Premier ministre mais également rapidement au sein du SNS. L’ensemble du gouvernement s’est donc montré récalcitrant, dès lors qu’il s’agissait de s’attaquer à limiter le déficit des finances publiques, à assainir les entreprises publiques, à rendre le marché du travail plus souple et à mettre un terme aux privilèges des différentes clientèles politiques, notamment à la pratique d'achat des voix électorales contre un emploi dans l’administration ou dans les entreprises d’État. Il s’est d'ailleurs avéré début octobre 2013 que le ministre des Finances Lazar Kristić n’était pas en mesure de donner le nombre exact de fonctionnaires en poste. Fin janvier 2014, il chiffrait à 781.000 fonctionnaires et salariés assimilés le nombre de personnes employés par l’État, un chiffre énorme car les experts estiment à 1,7 millions les personnes actives dans le pays. Et il semble qu’il s’agit là encore d’une sous-estimation…
Le 20 janvier 2014, c'est-à-dire la veille du début des négociations d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, I.Dačić et A.Vučić ont annulé les projets de lois relatifs à la privatisation, à la faillite et au travail, que le gouvernement avait pourtant approuvés le 30 décembre. Quelques jours plus tard, le 29 janvier 2014, le président serbe Tomislav Nikolić a convoqué des élections législatives anticipées pour le 16 mars, à la demande du Parti serbe du Progrès (SNS).
Dépêche publiée le 04/02/2014, regard-est