fins i tot Romania es planteja reconèixer Kosova...

Le Courrier des Balkans

La Roumanie va-t-elle reconnaître l’indépendance du Kosovo ?

Par notre correspondant à Bucarest
Mise en ligne : lundi 10 juin 2013
Le Roumanie pourrait-elle reconnaître l’indépendance du Kosovo ? Le Premier ministre Victor Ponta a récemment affirmé que Bucarest pourrait « coordonner sa position concernant l’indépendance du Kosovo avec ses partenaires européens et transatlantiques ». Une petite révolution dans un pays qui s’oppose depuis 2008 à toute idée de reconnaissance du Kosovo - et un nouveau sujet de tension avec le président Băsescu.

Par Matei Martin

La Roumanie devrait « coordonner sa position concernant l’indépendance du Kosovo avec ses partenaires européens et transatlantiques ». Voilà ce qu’a récemment affirmé le Premier ministre Victor Ponta. Cette déclaration marque un changement radical de la politique étrangère régionale de la Roumanie, un qui compte parmi les cinq États de l’Union européenne qui refusent de reconnaitre l’indépendance du Kosovo.

Cette déclaration du Premier ministre, « à titre strictement personnel », tenue devant les commissions pour la politique étrangère du Sénat et de la Chambre des Députés, ne fait pas de vagues à Bucarest. Mais il s’agit bien d’un changement politique radical.

La Roumanie s’oppose depuis longtemps et avec véhémence à la reconnaissance du Kosovo. Il s’agit, bien sûr, de ne pas gâcher la vieille et solide amitié avec la Serbie. Mais surtout il s’agit de ne pas créer un précèdent qui, aux yeux des dirigeants roumains, pourrait couter à Bucarest la perte d’un territoire dont les habitants exigent, eux aussi, l’autonomie. Une partie importante de la population appartenant à la minorité hongroise, les Sicules, souhaite en effet créer un « Pays sicule » autonome. Refuser le statut d’État indépendant au Kosovo est donc une mesure de précaution. Sauf le parti représentant la minorité hongroise, aucun autre parti roumain ne s’est déclaré en faveur de la reconnaissance officielle du Kosovo. Jusqu’à maintenant !

« La diplomatie roumaine applique une politique extérieure qui respecte les décisions du Premier ministre, du Président et du Parlement. Mais il faut savoir s’adapter à la situation politique européenne et mondiale », a souligné Victor Ponta. La présence du Premier ministre lors de la séance des deux commissions de politique étrangère était donc une manière de savoir si « la Roumanie était prête à changer de direction en matière de politique étrangère ou si, sur cette question, elle restait inflexible ».

Le Premier ministre Victor Ponta (PSD) dispose d’une majorité confortable au Parlement, où la coalition qu’il représente concentre 70% des sièges. Sur le dossier du Kosovo, il est cependant encore une fois en opposition avec le Président Traian Băsescu, qui refuse une reconnaisse éventuelle de l’indépendance de Pristina.