discrepàncies en el procés d’autodeterminació de Nova Caledònia
DOSSIER CHAUD. Plus que cinq jours maximum, en principe, avant que le gouvernement ne fasse connaître comme il s’y était engagé sa position définitive concernant le maintien à la date du 12 décembre du troisième et dernier référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Si le plus probable est que le calendrier ne bouge pas, Playbook vous explique pourquoi la décision sera soupesée jusqu’à l’Elysée.
Le sujet crispe la collectivité depuis plusieurs semaines. D’un côté, les loyalistes qui plaident en faveur d’un maintien (à l’image du député Philippe Gomes, hier, à l’Assemblée) pour “sortir du tunnel référendaire” au plus vite. De l’autre, les indépendantistes du FLKNS qui ont annoncé le 20 octobre qu’ils n’y participeraient pas, argumentant que la situation sanitaire empêche la tenue d’une campagne en bonne et due forme. La pression est encore montée d’un cran sur l’exécutif hier, quand les indépendantistes ont fait savoir ce coup-ci qu’ils ne “respecteront pas” le résultat du référendum.
Comme si le gouvernement avait besoin de ça, l’ancien conseiller outre-mer de Michel Rocard à Matignon a signé hier une tribune dans Le Monde pour mettre en garde contre le risque de maintenir l’élection sans la participation des indépendantistes.
TROISIÈME DOSE. Rappelons que le “non” à l’indépendance l’avait emporté à 56,7%, en 2018, et à 53,3% des voix, en 2020. Le score s’annonce donc forcément serré pour le troisième scrutin. Au mois de juin dernier, l’exécutif a imaginé une période de transition qui prendra place quelque soit le résultat du troisième et dernier vote et doit durer jusqu’en juillet 2023. Objectif : se donner le temps de définir le nouveau statut de l’archipel.
Droit dans ses bottes. De retour de Nouvelle-Calédonie, fin octobre, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu avait tâché de dépolitiser le débat autant que possible en expliquant que seule l’évolution de la situation sanitaire — avec un taux d’incidence encore significatif, à 138 pour 100 000, les Calédoniens sont toujours sous le coup d’un confinement le week-end — pourrait conduire à un report. Ce que maintenait hier l’un de ses conseillers consultés par Playbook, ajoutant que les derniers indicateurs allaient dans le sens d’un maintien, avec notamment une progression rapide de la vaccination.
Arguments. Si le ministre assume de dire que la date “n’est pas consensuelle”, il estime qu’elle est avant tout contestée pour des raisons de “politique calédonienne intérieure”. Hors micro, son cabinet, qui se veut rassurant sur les risques à maintenir le scrutin, souligne également que les indépendantistes n’appellent qu’à la “non-participation” et pas au boycott du référendum ni à la violence. Et précise tout de même “se préparer à tous les scénarios potentiels de débordements”.
Autre grain de sable dans la machine : la confirmation officielle de son implication dans le dispositif de campagne d’Emmanuel Macron n’aura, semble-t-il, pas facilité la vie à Sébastien Lecornu, à propos duquel même une de ses collègues de gouvernement confiait hier qu’il avait mal choisi son moment pour cumuler les deux casquettes.
A Paris, la droite, qui estime que l’exécutif ne milite pas assez pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans le giron français, met aussi la pression. Xavier Bertrand a ainsi fait mine de s’inquiéter, lundi soir, lors du débat des candidats à la primaire de la droite, du “silence assourdissant” d’Emmanuel Macron sur ce dossier. “La Nouvelle-Calédonie, soit elle reste française, soit elle deviendra chinoise”, a-t-il mis en garde. “Vous imaginez le Général de Gaulle finasser ou se retenir parce que ‘l’Etat est l’arbitre’, alors qu’il s’agit des intérêts vitaux de la France ?” grinçait encore hier un sénateur LR au fait du dossier.
Fais un vœu. On rappellera toutefois que le Premier ministre Jean Castex a exprimé récemment au Sénat son “souhait fort que le choix des Calédoniens soit celui de la France”, comme le souligne Le Figaro.
10-XI-21, politico