forçat Govern de coalició LDK-PDK

(veure també Kosovo Rivals to Form Government)
Express, balkans.courriers.info
Kosovo : les anciens frères ennemis de la LDK et du PDK forment un gouvernement de coalition
Traduit par Nerimane Kamberi
Publié dans la presse : 8 janvier 2008
Mise en ligne : mercredi 9 janvier 2008

Le PDK et la LDK formeront, comme prévu, le nouveau gouvernement du Kosovo, sous la direction de Hashim Thaçi. Le PDK se taille la part du lion, au détriment de la LDK, affaiblie par son fiasco électoral de novembre. Seule consolation pour les fidèles du parti de feu Ibrahim Rugova : Fatmir Sejdiu conservera son poste de Président du Kosovo, avec un mandat passant même de trois à cinq ans... La communauté internationale a multiplié les pressions pour déterminer ce mariage forcé.

Par Leonard Kerquki

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Hashim Thaci, nouveau Premier ministre

 

Le président de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), Fatmir Sejdiu, dont le parti a perdu, sous sa direction, 20% de son électorat aux élections du 17 novembre dernier, a apposé lundi soir la signature la plus difficile de sa vie.

Dans une atmosphère qui n’avait absolument rien de détendu, il a mis son sceau à la formation d’une coalition gouvernementale avec le Parti démocratique du Kosovo (PDK), un parti resté rival et hostile durant des années. Fatmir Sejdiu a décidé de tendre malgré tout la main à Hashim Thaçi, désormais partenaire de la LDK.

Cette coalition avec la LDK pour la constitution du nouveau gouvernement n’a pas été non plus une décision facile à prendre pour Hashim Thaçi, le chef du PDK. Certains sympathisants et militants de son parti avaient clairement exprimé leur opinion, en scandant « Jamais avec la LDK », quand Hashim Thaçi annonçait les résultats des élections du 17 novembre.

Cependant, Fatmir Sejdiu et Hashim Thaçi ont uni leurs destins politiques. Ils pourront apprécier les conséquences de cet accord - positives ou négatives - lors des prochaines élections.

Le jour de la signature de l’accord, ni les collaborateurs de Thaçi ni ceux de Sejdiu ne semblaient très heureux. Le premier vice-président de la LDK, Eqrem Kryeziu, est resté maussade pendant toute la cérémonie de signature de l’accord. Les collaborateurs de Hashim Thaçi affichaient aussi une mine renfrognée.

L’accord

La signature de l’accord de coalition entre la LDK et le PDK intervient après un mois de négociations intenses, marquées par de fortes pressions internationales, des pressions qui semblent avoir été décisives.

Après la signature de l’accord, les dirigeants des deux partis si longtemps ennemis ont déclaré que la coalition avait été conclue pour le bien du Kosovo.

« C’est un accord de bonne volonté, de principes solides, qui garantissent un fonctionnement et une efficacité plus grande des futurs institutions de l’État », a déclaré Hashim Thaçi.

Fatmir Sejdiu a affirmé que cet accord était la conclusion logique du processus électoral, « mais aussi des processus préliminaires de fonctionnement démocratique des institutions et de notre force politique ».

Le leader du PDK a insisté pour que cet accord soit compris comme menant à la formation d’un gouvernement commun, et pas comme un simple partage des postes ministériels. Selon lui, le gouvernement sera au-delà des intérêts étroits des partis, du PDK aussi bien que de la LDK.

Partage des postes entre la LDK et le PDK

Avec cet accord, le PDK obtient le poste de Premier ministre et la présidence du Parlement. Il aura aussi un vice-Premier ministre et sept ministères. La LDK garde le poste de Président du Kosovo, un vice-Premier ministre, et cinq ministères. Trois ministères reviennent aux minorités.

-   Les ministères revenant au PDK :
Économie et Finances
Énergie et Mines
Transports et Télécommunications
Intérieur
Éducation, Science et Technologie
Agriculture, Forêts et Développement rural
Services publics

-   Les ministères revenant à la LDK :
Justice
Commerce et Industrie
Santé
Culture, Jeunesse, Sports et Diaspora
Autorités locales

-   Deux ministères pour la communauté serbe :
Retour
Travail et Affaires sociales

-   Un ministère pour une minorité non serbe :
Environnement

Il s’agit en fait de la première offre formulée par le PDK, que la LDK a hésité à accepter, mais qu’elle a fini par approuver lundi.

Fatmir Sejdiu n’a accepté cette offre qu’après des pressions du chef de la MINUK, Joachim Rücker, après avoir réclamé un mandat de cinq ans pour le Président. Pourtant, ce point ne figure pas dans l’accord signé par les deux dirigeants. L’accord stipule que le mandat de toutes les institutions du Kosovo, Parlement, gouvernement et Président, découle des élections du 17 novembre 2007, et dure conformément aux dispositions légales en vigueur. Selon ces dispositions, le mandat du Président est de trois ans.

[Finalement, un alinéa a été apporté, précisant que la portée du mandat présidentiel était bien portée à cinq ans. Cette disposition nécessitait un amendement du Cadre constitutionnel du Kosovo, qui a été accepté mardi par Joachim Rücker, NdT.].

Une autre contradiction de l’accord concerne les ministres. Au début de l’accord il est écrit que « l’évaluation du travail des ministres est faite par les partenaires de la coalition », alors qu’il est stipulé plus bas que « la révocation des ministres dépend du Premier ministre ». Que se passera-t-il donc si l’avis d’un des partenaires de la coalition est différent de celui du Premier ministre ?

Des nouvelles institutions dès mercredi

Les partenaires de la coalition gouvernementale n’ont pas pu rendre publics lundi les noms des nouveaux ministres, ni celui du président du Parlement.

« Nous connaîtrons vite les noms des nouveaux ministres et dès mercredi, nous aurons de nouvelles institutions », a déclaré le futur Premier ministre Hashim Thaçi.

Il a ajouté qu’il voulait que les futures institutions soient crédibles, qu’elles cultivent et approfondissent le partenariat avec la communauté internationale, notamment avec les USA et l’Union européenne. « Je suis confiant, car je crois que la formule choisie sera fonctionnelle », a conclu Hashim Thaçi.

Après la signature de l’accord, Hashim Thaçi, Fatmir Sejdiu et leurs collaborateurs ont commencé une longue réunion dans le cabinet du Président. Peut-être pour se mettre d’accord sur les derniers noms...