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Le Courrier des Balkans

Bosnie: les partis nationalistes serbes et croates s’entendent pour empêcher la sortie de crise

Mise en ligne : jeudi 23 juin 2011
Le Parlement central de Bosnie-Herzégovine se prononcera le 29 juin sur la candidature de Slavko Kukić, choisi par la Présidence collégiale pour devenir Premier ministre. L’issue du vote laisse pourtant peu de doutes : les partis nationalistes serbes et croates ont annoncé qu’ils voteraient contre et la Commission en charge du Conseil des ministres l’a rejetée le 24 juin. Neuf mois après les législatives, la Bosnie semble encore loin d’être sortie de la crise.
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Slavko Kukić, candidat SDP au poste de Premier ministre de Bosnie

Avec Balkan Insight - Le Parlement central de Bosnie-Herzégovine doit se prononcer mercredi 29 juin sur la nomination de Slavko Kukić au poste de Premier ministre. Croate de Mostar, membre du parti multiethnique SDP, il a été désigné le 14 juin par la Présidence collégiale pour former un gouvernement.

Selon toute vraisemblance, Slavko Kukić n’obtiendra pas la confiance des députés bosniens. Les principaux partis nationalistes croates et serbes se sont entendus pour empêcher sa candidature d’aboutir. Slavko Kukić est soutenu par une fragile coalition regroupant le SDP, le principal parti bosniaque (SDA) et deux petites formations croates.

En campagne à Banja Luka, il a été boudé par les principaux cadres du SNSD, du Président Dodik. Pour le président de l’Assemblée de Republika Srpska, Igor Radojičić, le rencontrer eut été « une perte de temps », étant donné que son parti refuse de soutenir sa candidature. Pour lui, seul un candidat croate « représentatif », c’est-à-dire issu d’un des deux HDZ, obtiendra l’appui du SNSD.

Le HDZ et le HDZ 1990 se sont rangés derrière Borjana Krišto, qui a dirigé la Présidence tripartite début 2011. Elle est arrivée en troisième position lors du vote anonyme de la Présidence collégiale pour désigner un potentiel Premier ministre.

Soutenu par l’Union européenne, Slavko Kukić présentera son programme devant les députés bosniens. Un programme qui tient en trois axes : économie, restauration de l’autorité des institutions centrales dans le cadre constitutionnel et volonté d’en finir avec la fracture politique qui divise le pays. « Peut-être que cela fera changer d’avis ceux qui ne me soutiennent pas », espère-t-il.

Pour devenir Premier ministre, Slavko Kukić doit obtenir la majorité au Parlement et avoir le soutien des deux entités, Fédération croato-musulmane et Republika Srpska. Après que la RS a annoncé qu’elle mettrait son veto à sa nomination, les chances de le voir former un gouvernement sont minimes.