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Bataille navale en mer Noire
Par Sophie Tournon (sources: Vzglyad, Georgia Times)

Le partage des eaux de la mer Noire est devenu problématique depuis la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie par la Russie. Alors que la Géorgie considère le littoral abkhaze comme sien, l’Abkhazie en revendique la pleine propriété. A qui «appartiennent» les côtes et les eaux abkhazes, motifs d’une bataille navale aux enjeux commerciaux et politiques non négligeables?
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La Géorgie, démembrée depuis quinze ans, n’a plus aucun accès à l’Abkhazie. Cette dernière jouit de l’assistance de la Russie, qui y a placé ses garde-frontières et ses soldats. Ainsi hermétiquement fermée, l’Abkhazie ne possède dès lors que deux «portes» de sortie: terrestre au nord, vers la Russie, et maritime à l’ouest, vers le reste du monde. Or cette voie est placée sous la surveillance des garde-côtes géorgiens, qui tentent de contrôler toute ingérence étrangère dans ce qui est toujours «leurs» eaux, du point de vue du droit international.

La région sécessionniste a été placée sous embargo géorgien, et la ville portuaire de Soukhoumi, capitale de l’Abkhazie, est étranglée. Pourtant, l’activité portuaire, même extrêmement réduite, ne s’est pas entièrement arrêtée pour autant. Des navires étrangers transitent toujours par Soukhoumi, dont des tankers qui approvisionnent la zone en essence et diesel, hydrocarbures qui font cruellement défaut pour le moment. Ce commerce est évidemment mal vu de Tbilissi, qui n’a de cesse d’arrêter ces illégaux, qui non seulement bravent l’embargo économique, mais pénètrent sans autorisation les eaux géorgiennes.

L’Abkhazie, incapable de garantir la sécurité des bateaux «alliés», a donc fait appel à la Russie, sa protectrice et tutrice. Désormais, les tankers qui se rendront en Abkhazie seront protégés par la garde maritime russe postée à Sotchi. Cette précaution vient à la suite de l’arrestation par les autorités géorgiennes du 23e navire étranger, un tanker chargé d’essence et parti de Turquie.

Cette guerre navale se réduit pour l’instant à une lutte de «pirates». D’un côté, l’Abkhazie accuse la Géorgie d’actes de piraterie contre les bateaux naviguant dans «ses» eaux territoriales. De même, la Russie affirme que ces arrestations n’ont qu’un but: extorquer des fonds aux compagnies navales poursuivies. De l’autre côté, le gouvernement géorgien qualifie de piraterie la présence «illégale» des forces russes dans «leurs» eaux, et compte bien faire reconnaître son intégrité territoriale et maritime au niveau juridique. La communauté internationale devra bientôt s’inquiéter de cette mer Noire de pirates bien intentionnés…

Dépêche publiée le 30/08/2009, regard-est