Grèce: le gouvernement liquide l’enseignement technique et professionnel

I Avgi/courrierdesbalkans
traduit par Laurelou Piguet
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Mise en ligne : samedi 17 août 2013
Des dizaines d’établissements publics d’enseignement technique et professionnel fermer leurs portes, de nombreuses filières vont disparaître, même dans des secteurs où la main d’oeuvre manque. Le gouvernement a pris ces mesures drastiques pour « faire du chiffre » et réduire le nombre de fonctionnaires. Le sabotage des services publics grecs se poursuit.

Par Elli Zotou

Des enseignants grecs manifestaient devant le siège de la BCE, à Francfort, le 19 mai dernierCertaines écoles, parmi lesquelles les plus choisies par les élèves, seront purement et simplement supprimées, notamment dans les domaines de la santé et du social, l’esthétique, la coiffure, le graphisme, ou encore la plomberie, malgré le manque de personnel dans ce dernier secteur.


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La raison ? Selon le ministère, ces formations existent à d’autres niveaux dans l’enseignement grec. Selon le président de la Fédération hellénique de l’enseignement secondaire (OLME), « cela concerne 20.000 élèves » qui n’auront pas d’autre choix que de se tourner vers l’enseignement privé !

Le projet de loi sur l’enseignement technique entraînera la suppression de 46 filières spécialisées. Certains documents du ministère de l’Éducation suggèrent que ce scénario s’explique par l’accusation portée contre l’ensemble des lycées professionnels et techniques de « relations clientélistes » ! Apparemment, le ministère oublie que l’enseignement technique s’adresse à des élèves qui veulent apprendre un métier, pour être des travailleurs spécialisés.

« C’est la destruction programmée d’une richesse nationale », s’exclame un professeur que nous avons rencontré devant le ministère de l’Éducation, faisant référence aux ateliers dont l’équipement a demandé des millions d’euros pour des spécialités appelées à disparaître. « Dans le groupe scolaire où je travaille, les seuls qui restent sont les assembleurs en aéronautique, ingénieurs, électroniciens. Que vont devenir tous les autres ateliers ? Vont-ils être utilisés par un institut de formation professionnelle privé ou vont-ils être laissés là pour servir de stocks de pièces de rechange à tous ceux qui réussiront à s’introduire ici ? »

Au même moment, les élèves qui s’étaient déjà inscrits en première année se retrouvent dans la nature. Le ministère avait en effet donné son feu vert pour le départ des inscriptions quelques semaines avant d’annoncer la suppression de ces spécialités. Quant aux élèves qui se trouvent au milieu de leur cursus, leur situation n’a pas été éclaircie. Certains de leurs professeurs pourraient être employés de façon prioritaire comme vacataires, selon la Fédération hellénique de l’enseignement secondaire, mais aucune confirmation officielle n’a été donnée.