Roumanie: les députés de l’opposition se mettent en grève

Le Courrier des Balkans

Roumanie: les députés de l’opposition se mettent en grève

De notre correspondante à Bucarest
Mise en ligne : mercredi 1er février 2012
Depuis ce matin, tous les députés de l’opposition roumaine sont en grève : ils refusent de siéger au Parlement, et réclament la convocation d’élections anticipées. Dans la rue, la contestation sociale se poursuit, mais en mode « mineur » en raison des grands froids.

Par Julia Beurq

Les députés de l’opposition se sont enfin mis d’accord. Alors que ceux du Parti national libéral (PNL) étaient favorable à la démission de tous les parlementaires de l’opposition, ils ont changé leur fusil d’épaule et se sont ralliés à la proposition des députés du Parti social-démocrate (PSD). Tous les députés des trois partis d’opposition – dont le Parti communiste - ont donc engagé une grève parlementaire « accentuée » jusqu’aux prochaines élections.


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Néanmoins, Crin Antonescu, le dirigeant du PNL, a précisé que « les députés gardent leur mandat et leur droit de vote dans le cas de situations importantes, qui pourraient, par exemple, offrir une issue à cette crise politique », se référant aux lois ou décisions qui peuvent prévoir des élections anticipées, des motions de censure ou une suspension de l’actuel président.

Victor Ponta, le président du PSD, a précisé que les députés continueront, malgré ce mouvement de grève, à encaisser leurs indemnisations de base, qu’ils ne peuvent pas refuser, mais qu’ils donneront cet argent à des fondations de leur choix.

Malgré cette décision commune aux trois partis, certains députés ont tout de même décidé de démissionner. C’est le cas d’Adriana Săftoiu, parlementaire PNL pour qui « démissionner du Parlement est l’unique solution afin d’arriver à des élections anticipées. Celles-ci représentent l’unique moyen pour sortir de la crise politique et sociale, qui est encore bien plus grave que la crise économique ».

Alors que les manifestations contre l’austérité continuent à petite échelle dans tous le pays, le président Băsescu a assuré qu’il poursuivrait les réformes engagées. La semaine dernière, lors de son premier discours depuis le début de la nouvelle vague de contestation, il avait affirmé que « la Roumanie se trouve à la place où elle doit être ».