manifestacions autonomistes dels hongaresos de Romania

Le Courrier des Balkans
Mise en ligne : lundi 11 mars 2013
Dimanche, plusieurs milliers de Hongrois de Roumanie ont battu le pavé à l’appel des formations nationalistes. Ils réclament l’autonomie des territoires à majorité hongroise et notamment celle du pays sicule. Depuis plusieurs semaines, cette région du centre de la Roumanie s’oppose au pouvoir de Bucarest sur fond de réforme administrative « au détriment des Hongrois ».

(Avec B92 et AFP) - Plusieurs milliers de Hongrois de Roumanie ont manifesté dimanche à Târgu Mureş pour réclamer l’autonomie du pays sicule, région du centre du pays où se concentre l’essentiel de cette minorité magyare.

Les manifestants se sont rassemblés devant le Monument des martyrs sicules, érigé en hommage aux révolutionnaires tués en 1854, avant de sillonner les rues de la ville, théâtre en mars 1990 de violents affrontements inter-ethniques qui avaient fait cinq morts. Brandissant des drapeaux hongrois et sicules, ils se sont dirigés la préfecture, où une délégation a remis une pétition aux autorités.

La marche était organisée par plusieurs formations nationalistes hongroises, dont le Jobbik, la Garde nationale hongroise et le Parti Populaire Magyar de Transylvanie, dont le chef Toro Tibor, a assuré que 2013 était « l’année de l’autonomie ». Selon lui, cette autonomie se concrétisera dans des régions européennes où les Hongrois seront majoritaires.

« Les blessures du Trianon doivent guérir », a tonné László Tőkés, vice-président PPE du Parlement européen, faisant référence au traité signé en 1920 partageant les possessions hongroises. L’eurodéputé, également président du Conseil National des Magyars de Roumanie, s’en est aussi vivement pris au Premier ministre Victor Ponta pour sa « politique de la division », déclenchant les huées de la foule.

« Nous protestons également contre le projet de régionalisation qui menace l’existence du peuple sicule », a souligné Izsák Balázs, le président du Conseil national sicule (CNS), autre organisation à l’origine de cette action., appelant les autorités roumaines à « mettre un terme au harcèlement » dont les Sicules seraient victimes selon lui.

Le gouvernement roumain de centre gauche prévoit regrouper les 42 județs actuels du pays en huit régions, ce qui modifierait la composition ethnique des zones où les Hongrois sont aujourd’hui majoritaires selon le CNS.

Forte d’1,4 million de personnes, la communauté hongroise est concentrée dans deux județ de Transylvanie, Covasna et Harghita, où ses membres représentent environ 80% de la population, mais ils sont aussi présents dans toute la Transylvanie, dans diverses proportions.

La principale formation représentant ses intérêts, l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), aujourd’hui dans l’opposition, avait annoncé qu’elle ne participerait pas à cette manifestation, tout en soutenant le principe de l’autonomie territoriale.