Croatie: la Gay Pride de Split aura-t-elle lieu?

Jutarnji List/courrierdesbalkans
Traduit par Persa Aligrudić
Publié dans la presse : 29 mai 2012
Mise en ligne : mercredi 30 mai 2012
La Gay Pride de Split aura-t-elle lieu ? L’an dernier, le cortège avait été très violemment attaqué par des hooligans et des militants d’extrême droite. Cette année, le maire populiste de la capitale dalmate, Željko Kerum, veut interdire au cortège de passer par le front de mer. La polémique rebondit, alors que la Splitski Pride est prévue pour le 9 juin.

La marche de juin 2011Le groupe de travail de la mairie de Split a décidé que le rassemblement final de la Gay pride de Split 2012 aurait lieu sur la place des Prokurative et non pas, comme l’an dernier, sur la Riva, le front de mer. Toutefois, le cortège emprunterait les mêmes rues.


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Jusqu’à présent la ville n’a jamais interdit les rassemblements publics annoncés préalablement et ne se mêlait pas des affaires de sécurité des citoyens. « Cette tentative de changer le trajet déjà établi par une décision des organismes municipaux compétents est une violation des clauses constitutionnelles et conventionnelles qui garantissent le droit de libre rassemblement », souligne le communiqué signé par la coordinatrice de l’association Kontra, Sanja Juras, le coordinateur d’Iskorak, Zoran Dominković, et la coordinatrice de l’Association Domine, Mirjana Kučer. Ces responsables d’organisations LGBT annoncent qu’ils entameront une procédure judiciaire contre la ville. « Notre cortège n’ira pas aux Prokurative mais sur la Riva car nous avons reçu un arrêt nous permettant d’utiliser l’espace public qui a été signée par le maire Kerum », a déclaré Mirjana Kučer.

La médiatrice en charge de l’égalité des sexes Višnja Ljubičić a déclaré que « la décision de la ville de Split relative au changement du trajet déjà convenu de la Gay Pride du 9 juin est contraire à la loi sur l’égalité des sexes et représente une directe discrimination basée sur l’orientation sexuelle. (...) Cette décision de la ville de Split a mis les participants et les participantes du cortège dans une situation défavorable par rapport à tous les autres groupes à qui le libre rassemblement n’a jamais été interdit. Par conséquent, en conformité avec l’article 7 de la Loi sur l’égalité des sexes, on peut conclure qu’ils sont directement discriminés du fait de leur orientation sexuelle ainsi que ceux qui désirent publiquement exprimer leur soutien à ceux qui appellent à l’égalité de tous les hommes, garantie par la Constitution de la République de Croatie. La ville de Split, et chaque citoyen en République de Croatie se doit de respecter la loi et la Constitution », souligne Višnja Ljubičić dans son communiqué.