Kosovo*: l’asterisc de la discòrdia

B92/courrierdesbalkans

Kosovo*: l’astérisque de la discorde

Traduit par Jacqueline Dérens
Mise en ligne : vendredi 16 mars 2012
Des délégations officielles du Kosovo peuvent désormais participer à des conférences régionales, sans provoquer l’ire de Belgrade... À une condition, toutefois, selon l’accord conclu à Bruxelles : le Kosovo* doit être nommé avec une astérisque renvoyant à une note de bas de page. Illustration pratique : jeudi, une délégation du Kosovo a quitté une réunion avec la Turquie, tandis qu’une délégation serbe faisait la même chose en Bosnie...
JPEG - 23.2 ko
À Bruxelles, lors de la signature de l’accord entre Belgrade et Pristina

Une délégation du Kosovo a fait une brève apparition à la première Conférence régionale sur la coopération entre sociétés civiles dans les Balkans occidentaux et la Turquie, qui se tenait jeudi à Belgrade.


Retrouvez notre dossier :
Dialogue entre Belgrade et Pristina : un pas en avant, deux pas en arrière ? 


C’est la première fois qu’une délégation officielle du Kosovo était admise à une conférence régionale en présence de la Serbie - mais elle devait donc se conformer à l’accord conclu sous l’égide de l’Union européenne.

Selon celui-ci, les représentants du Kosovo peuvent participer à ces conférences en indiquant le nom Kosovo* avec une astérisque qui renvoie à une note en bas de page qui précise : « Cette appellation ne préjuge en rien du statut, en accord avec la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies et l’opinion de la Cour de justice internationale sur la déclaration d’indépendance du Kosovo ».

Selon des commentaires publiés sur Twitter par certains participants à la conférence, la délégation de Pristina, menée par Taulant Hoxhaj, a quitté la conférence « à cause d’une incompréhension des détails de l’accord de Bruxelles ». Les représentants de l’UE et de la Grande-Bretagne auraient « tenté sans succès de persuader la délégation du Kosovo de s’en tenir à l’accord obtenu par le dialogue ».

Le début de la conférence a été retardé de plus de 45 minutes, car la délégation du Kosovo était bien arrivée à Belgrade, mais refusait d’être dénommée selon l’accord conclu à Bruxelles. Le représentant de l’UE en Serbie et l’ambassadeur de Grande-Bretagne se sont adressés aux 200 délégations régionales réunies pour la conférence.

Par ailleurs, une délégation serbe a quitté jeudi une autre conférence régionale qui avait lieu en Bosnie-Herzégovine, pour des raisons « symétriques ». Le ministère serbe des Affaires étrangères a confirmé que ses représentants avaient quitté la conférence parce que les participants du Kosovo n’étaient pas correctement identifiés avec l’astérisque renvoyant à la note en bas de page.

Coïncidence ou pas, le gouvernement serbe devait se réunir à Belgrade jeudi pour approuver les accords conclus avec Pristina, en particulier celui concernant la représentation régionale du Kosovo. La session a été annulée.

Selon Oliver Ivanović, secrétaire d’État pour le Kosovo et Metohija, « notre organisation et les conditions selon lesquelles nous acceptions la venue de la délégation de Pristina respectaient scrupuleusement l’accord conclu à Bruxelles. La mise en œuvre de cet accord a bien entendu été respectée par les représentants internationaux. Nous n’avons reçu aucune plainte de leur part. Par contre, Pristina saisit toutes les occasions pour mettre en avant l’indépendance du Kosovo, ce qui constitue une violation flagrante des accords que nous avons conclu. Leur absence à cette réunion est donc de leur entière responsabilité », a-t-il conclu.