Croàcia : el president vol bloquejar l’adhesió a l’OTAN de Suècia et de Finlàndia

| vendredi 29 avril 2022

Zoran Milanović a déclaré cette semaine que Zagreb devrait mettre son véto à l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan tant que la réforme de la loi électorale réclamée par les Croates de Bosnie-Herzégovine ne serait pas validée. Depuis, le gouvernement conservateur tente d’arrondir les angles.

Par la rédaction

« Nous pensons que l’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède ne pourra que renforcer notre sécurité et notre défense », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Gordan Grlić Radman, après avoir rencontré son homologue hongrois Peter Szijjarto. « Tous les États membres de l’Otan ont la même position à ce sujet. »

Cette sortie du chef de la diplomatie croate intervient après que le président croate Zoran Milanović a déclaré cette semaine que le Parlement croate ne devrait pas ratifier l’adhésion de la Finlande et de la Suède tant que la loi électorale en Bosnie-Herzégovine n’avait pas été modifiée.

Les nationalistes croates demandent en effet à ce que le processus de vote soit modifié en Fédération, l’entité partagée avec les Bosniaques, en vue de renforcer son caractère communautaire. L’objectif est d’éviter que les Bosniaques, plus nombreux, influencent l’élection du membre croate à la présidence. En 2018, le chef du HDZ-BiH, Dragan Čović, n’avait pas accepté sa défaite face à Željko Komšić.

Le Premier ministre Andrej Plenković n’a pas tardé à réagir. Il a déclaré que le Président Milanović pouvait effectivement bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande lors de la réunion de l’Otan, s’il le souhaite, mais que, « si c’est un homme, un vrai », il devrait faire cela devant le président américain Joe Biden au lieu de se cacher derrière le vote des députés.

Lors de sa rencontre avec son homologue hongrois, le ministre des Affaires étrangères a souligné de son côté l’importance de maintenir la porte de l’Otan ouverte à tous les États remplissant les critères pour intégrer l’Alliance. Ce rendez-vous a été en outre l’occasion d’évoquer la situation actuelle compliquée en Bosnie-Herzégovine.

Le chef de la diplomatie hongroise a notamment souligné qu’il soutenait la position de Zagreb, favorable à la réforme électorale demandé par le HDZ-BiH. Peter Szijjarto a en revanche indiqué que Budapest désapprouvait les sanctions occidentales prise contre Milorad Dodik, le membre serbe de la présidence bosnienne. À l’automne dernier, en pleine crise sur la possible sécession de l’entité serbe, Viktor Orbán était venu rendre une visite aussi express que médiatisée à l’homme fort de Banja Luka.